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La vidéo sur ABC Talk est sortie !!

Maintentant que je vais devenir uns star 😅… Quoi faire de la normalité ?

La semaine dernière, j’ai enregistré une interview de 45 minutes pour apparaitre dans l’index de la chaine numérique ABC Talk. Associé à leur site internet, on peut trouver une sorte d’annuaire de thérapeute, et c’est là que j’ai désormais ma fiche.
Ça a été toute une histoire, parce que je n’ai pas été choisie…hein, même si mon égo « égocentriquo démesuré » aurait aimé, c’est une prestation que j’ai payé. C’était la première fois que je faisais ça et je m’en suis faite toute une montagne. En même temps, c’est pas comme si j’avais pas l’habitude de fonctionner comme ça 😅. Bref, cette expérience m’a bien bousculée dans tous les sens du terme.
Tout s’est passé très vite et la semaine dernière, avant que la vidéo ne soit postée, je me suis retrouvée comme une « duduche » à me refaire l’interview en long en large et en travers.

Pendant une semaine que je me dit que j’aurais dû dire ça ou ça… que je me suis demandé pourquoi il m’avait posé cette question et où est-ce qu’il voulait m’emmener. Là aujourd’hui, la vidéo est sortie, je me sens plus apaisée d’avoir pu la visionner. C’est plus si embrouillé dans ma tête… Par contre, cette expérience m’a interpelé sur une chose.

Je n’ai pas de truc sensationnel à raconter sur moi.

Pendant ma semaine de tergiversation, je me suis beaucoup questionnée sur un sujet. Je n’ai pas eu une enfance bizarre, je me suis toujours sentie aimé de mes parents et mes frères et soeurs… Je n’ai pas eu la maladie qui m’a fait réagir… Je n’ai pas connu le truc mystique que beaucoup attendent… J’ai eu peur d’avoir raconté des choses tellement banales et évidentes sur cet interview que finalement ça ne soit pas intéressant.

Tout ce que je vis et tout ce que j’utilise comme faculté dans le cadre de mon métier a toujours été là. Si je regarde mon enfance, finalement rien n’a changé dans mes perceptions, sauf qu’aujourd’hui j’en fait mon métier. J’ai juste plus d’expérience que quand j’étais enfant par rapport à ces dons. Elles n’ont d’ailleurs jamais été vues comme quelque chose d’extra-ordinaires. Ça n’a jamais vraiment étonné mes parents, ça n’était même pas un sujet. Je me suis toujours sentie et je me sens encore aujourd’hui complètement normale. Et ça, même si j’adore en faire des caisses pour qu’on me voit, qu’on m’admire (rrrr quelle prétentieuse celle-là !)… Et même si, je m’efforce de ne jamais faire comme les autres (c’est plus fort que moi)… Je me sens profondément normale.

Aujourd’hui, une question m’interpelle…

Quoi faire de la normalité ?

Dans un métier comme le mien, où la valeur du travail de la personne se mesure à ses résultats… Quoi faire de tous les moments où je ne guéris pas les gens ? Alors que, ça leur fait quand même du bien de venir me voir. Quoi faire de tous ces moments, où ça ne marche pas ? Quoi faire de tous les moments où la ligne bouge que d’un seul millimètre… Que penser de toutes ces libérations qui ont pris plusieurs années parfois ? Rien de fulgurant…
Evidemment durant une interview, mettre en avant les trucs qui font le buzz (je ne remet pas ça en question), c’est une technique de communication. Mais dans nos vies de tous les jours ?

Aujourd’hui, notre société recherche encore et toujours « LE truc » !

La plus belle guérison ! Celui qui a atteint l’éveil spirituel ! Celle qui voit, entends, perçoit le mieux ! Qui n’a pas rêvé un jour ou l’autre d’être l’élu ? De quoi parle-t-on ici finalement ? De performance ? De miracle ?

Et pourtant, est-ce que c’est le « miracle » qui est le plus important ?

Est-ce que, c’est ça le truc qui fait parler de nous avec respect ? Je repose la question… Si c’est ça qui intéresse les gens, que fait-on alors de la normalité ? Des moments ultra classiques que tout le monde a déjà vécu ? Les moments où le thérapeute n’arrive pas à débloquer la personne… Les moments où, en tant que guérisseuse, je n’arrive pas à soulager les douleurs… Des moments où les libérations se font mais ne sont pas non plus magiques, ni au point de devoir en faire des caisses ? Pourquoi ne racontons nous pas les moments normaux ? Simples ? Pourquoi ne mettons nous pas en avant toute la partie ordinaire d’un métier ?

Oui, parce que, à moins d’être la guérisseuse du siècle (en l’occurence si j’étais à cet endroit là, je n’aurai pas besoin de faire une interview sur ABC Talk 😉), la plupart du temps, dans nos vies c’est çaNous vivons tous plus de moment complètement ordinaires et même carrément basiques que de moment extra-ordinaire.

Notre vie est plus remplies de choses simples et sans intérêts que de choses extra-ordinaires

Pourquoi avons nous besoin de mettre en avant LE truc qui nous ai arrivé une seule fois dans notre vie plutôt que toutes les fois où on n’était pas dans ce truc extra-ordinaire. Oui, parce que finalement, notre vie est plus remplie de choses normales. Et si ne vivre que des choses classiques ou, au moins, pas si extra-ordinaires était justement extra-ordinaire ?

Est-ce qu’aujourd’hui ça ne serait pas plus héroïque de vivre une vie sans grand chose à raconter ? Face à ce besoin de performance, ce besoin de se démarquer ? Et si les gens aimaient particulièrement les *Restons Chelous* Le Spectacle Soin d’une Guérisseuse parce que justement, je danse mais je ne suis pas non plus si souple que ça, je chante mais parfois je chante faux… Je monte sur scène, mais des fois je suis obligée d’arrêter tout et de reprendre parce que ça ne fonctionne pas… J’ai des messages pour les gens mais parfois je tombe complètement à côté et ça ne parle pas du tout à la personne à qui je suis en train de délivrer le message… Et surtout parfois les messages sont basiques, pas transcendant mais ils parlent juste simplement aux gens à qui je les dit…

Les moments sans intérêts nous ramènent à notre humanité

Et si, mettre en avant tous ces moments de nos vies classiques, simples, banales, nous ramenait dans l’humain ? Et si ça nous permettait de lâcher la performance du super-héros ? Revenir à quelque chose de plus vulnérable ? Quelque chose qui nous enlève le poids de la réussite à tout prix. Est-ce qu’il faut avoir fait beaucoup de « buzz » pour réussir sa vie ? Est ce que je ne suis pas une bonne guérisseuse si je n’ai pas eu au moins 10 guérisons  miraculeuses par mois ?

Ce que nous avons surtout besoin, c’est d’être reconnu, être vu… Parfois, je reçois des gens dans mon cabinet qui me disent qu’ils ont besoin de reconnaissance comme si c’était un signe qu’il n’était pas assez aligné avec eux-même. Mais c’est normal d’avoir besoin de reconnaissance !! C’est humain !! Face aux autres, face à leurs regards, nous trouvons notre place. Finalement c’est l’autre qui nous donne notre place.

Faire le focus sur les moments extra-ordinaires de nos vies nous permet aussi ça. Ça construit autour de nous une sorte de légende, une histoire qui nous raconte, qui raconte qui nous sommes. Le problème c’est que, nous voir seulement à travers les résultats magiques qu’on a pu avoir (si je reprends l’exemple de mon métier), c’est que ça nous enferme dans quelque chose de pas humain. C’est pas humain de réussir à tous les coups. Et si vous questionnez même les plus grands, ceux dont la réputation fait qu’ils n’ont pas besoin de se faire interviewer par ABC Talk par exemple, ils le disent tous, c’est pas si simple tous les jours. Ils n’ont pas un taux de réussite à 100%.

Je crois qu’il est très important de parler des moments nuls, où ça ne marche pas, où c’est basique, pas fou… Où on quitte la honte de ne pas être au top… Parce que ça envoie l’information autour de nous que ça arrive à tout le monde et que c’est humain. Je crois finalement que la normalité aide à redonner foi en l’humanité. Et si, la normalité, les trucs pas extra-ordinaire nous ancraient et nous aidaient à suivre notre cap ? Et si tous ces moments anodins, qui ne ferais pas le sujet d’un reportage sur nous étaient comme un socle essentiel sur lequel s’appuyer pour aller vers notre excellence ?

Et si l’excellence venait justement de ces moments non racontés et non dit plutôt qu’avec les moments où tu construis ta légende ? Des moments normaux, t’en auras toujours c’est certain…c’est quelque chose de plus stable sur lequel tu peux t’appuyer pour être.